« Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20) : c’est le thème de la journée mondiale des missions 2021, célébrée le troisième dimanche d’octobre. Dans son message, rendu public ce vendredi 29 janvier, le Pape François rappelle le besoin urgent de missionnaires d’espérance:
Le Pape François invite les chrétiens à apporter à tous la bonne nouvelle qu’ils ont reçu : “Quand nous expérimentons la force de l’amour de Dieu, quand nous reconnaissons sa présence de Père dans notre vie personnelle et communautaire, il nous est impossible de ne pas annoncer et partager ce que nous avons vu et entendu”. Tous sommes missionnaires: “Tout dans le Christ nous rappelle que le monde dans lequel nous vivons et son besoin de rédemption ne lui sont pas étrangers et nous invite également à nous sentir partie active de cette mission: « Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les » (Mt22, 9); personne n’est étranger, personne ne peut se sentir étranger ou éloigné de cet amour de compassion”.
Les apôtres ont commencé à annoncer la bonne nouvelle grâce à la force de l’Esprit Saint . “Les Apôtres sont les premiers à nous rapporter cela, se rappelant même le jour et l’heure où ils le rencontrèrent: « C’était vers quatre heures de l’après-midi » (Jn 1, 39). L’amitié avec le Seigneur, le voir guérir les malades, manger avec les pécheurs, nourrir les affamés, s’approcher des exclus, toucher les personnes impures, s’identifier aux nécessiteux, inviter aux béatitudes, enseigner d’une manière nouvelle et pleine d’autorité, laisse une empreinte indélébile capable de susciter l’étonnement et une joie expansive et gratuite qui ne peut être contenue.”
L’amour du Seigneur qui nous avons senti depuis la rencontre avec Lui ne peut pas être caché aux autres. “La communauté ecclésiale montre sa beauté chaque fois qu’elle rappelle avec gratitude que le Seigneur nous a aimé le premier (cf.1Jn 4,19)(…) Le fait de se mettre “en état de mission” est un reflet de la gratitude »”
“Cependant, les temps n’ont pas toujours été faciles ; les premiers chrétiens ont commencé leur vie de foi dans un environnement hostile et difficile”. Aujourd’hui aussi n’est pas facile annoncer l’amour du Christ surtout dans notre société désacralisée. “…mais cela, loin d’être une difficulté ou un obstacle qui les aurait porté à se replier ou à se renfermer sur eux-mêmes, les a poussés à transformer tout désagrément, contrariété et difficulté en opportunité pour la mission”, grâce à la force de l’Esprit Saint.
Le Pape encourage tous les chrétiens à persévérer, comme les disciples, malgré les difficultés d’aujourd’hui et la souffrance apportée par la pandémie: “Ainsi, pour nous aussi : le moment actuel de notre histoire n’est pas facile non plus. La pandémie a mis en évidence et amplifié la douleur, la solitude, la pauvreté et les injustices dont tant de personnes souffraient déjà, et a démasqué nos fausses sécurités et les divisions et polarisations qui nous déchirent silencieusement. Les plus fragiles et les plus vulnérables ont expérimenté encore plus leur vulnérabilité et leur fragilité. Nous avons vécu le découragement, le désenchantement, la fatigue; et même l’amertume conformiste qui ôte l’espérance a pu s’emparer de nos regards. Mais nous, « ce que nous proclamons, ce n’est pas nous-mêmes ; c’est ceci : Jésus Christ est le Seigneur ; et nous sommes vos serviteurs, à cause de Jésus» (cf. 2 Co 4, 5)”.
Le cœur du message du Pape François pour la journée des missions est l’impossibilité de garder pour nous tous ce que nous avons reçu par Jésus Christ : “Comme les Apôtres et les premiers chrétiens, nous disons nous aussi de toutes nos forces: « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20). Tout ce que nous avons reçu, tout ce que le Seigneur nous a accordé au fur et à mesure, il nous l’a donné pour que nous le mettions en jeu et le donnions gratuitement aux autres. Comme les Apôtres qui ont vu, entendu et touché le salut de Jésus (cf. 1 Jn 1, 1-4), ainsi nous pouvons aujourd’hui toucher la chair souffrante et joyeuse du Christ dans l’histoire de chaque jour et nous encourager à partager avec tous un destin d’espérance, cette caractéristique indubitable qui naît du fait de nous savoir accompagnés par le Seigneur. Comme chrétiens nous ne pouvons pas garder le Seigneur pour nous-mêmes : la mission évangélisatrice de l’Église exprime sa valeur complète et publique dans la transformation du monde et dans la sauvegarde de la création”.
Un message qui s’adresse à chacun de nous: « Il nous est impossible de nous taire sur ce que nous avons vu et entendu » (Ac 4, 20), est une invitation à chacun d’entre nous à “assumer cette charge” et à faire connaître ce que nous avons dans le cœur. Cette mission est et a toujours été l’identité de l’Église : «Elle existe pour évangéliser»”
“Nous nous souvenons en particulier de ceux qui ont été capables de se mettre en chemin, de quitter leur terre et leur famille pour que l’Évangile puisse atteindre sans délai et sans crainte les peuples et les villes les plus éloignés où tant de vies sont assoiffées de bénédiction”. Le témoignage des missionnaires donne force à tous ceux qui ont le désir d’annoncer l’Amour de Dieu, mais qu’ils ont la peur de sortir d’eux-mêmes:
“Contempler leur témoignage missionnaire nous encourage à être courageux et à prier avec insistance le « maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson » (Lc 10, 2). En effet nous sommes conscients que la vocation à la mission n’est pas quelque chose du passé ou un souvenir romantique d’autrefois. Aujourd’hui, Jésus a besoin de cœurs capables de vivre leur vocation comme une véritable histoire d’amour, qui les fasse sortir aux périphéries du monde et devenir des messagers et des instruments de compassion”.
Ici le texte intégral du message du Pape François.